

Emma Marchbank
Future pharmacienne fière de ses racines
Malgré son jeune âge, Emma Marchbank, 19 ans, n’a pas hésité à quitter l’Île-du-Prince-Édouard pour réaliser son rêve de devenir pharmacienne. Une voie naturelle pour celle qui est passionnée par les sciences et tout particulièrement la chimie. Originaire de Summerside, elle a fait ses valises l’an dernier pour entamer un diplôme en sciences de la santé (DSS) à l’Université de Moncton. « Je savais que je voulais faire mes études ailleurs, avoir une nouvelle expérience. Après mon DSS, j’aurai deux options pour étudier en pharmacie : allez à l’Université Laval ou à l’Université de Montréal. Je ne pouvais pas devenir pharmacienne sur l’Île. »
Pour autant, une fois ses études terminées, Emma souhaite revenir travailler à l’Île-du-Prince-Édouard. « Je veux retourner sur l’île, c’est là que vit toute ma famille et mes amis. » C’est aussi là qu’est née sa vocation. En 11e année, elle a participé à un programme d’étude coopérative qui lui a permis de travailler deux semestres au Medicine Shoppe de Summerside. L’été dernier, elle a aussi effectué un stage de trois mois à l’Hôpital Queen Elizabeth de Charlottetown.
Elle souligne l’importance d’avoir des expériences à la fois en milieu clinique et hospitalier pour mieux comprendre les différentes facettes de la pharmacie. « Je voulais savoir dans quel domaine de la pharmacie je voulais continuer. Je préfère l’hôpital », affirme-t-elle avec assurance.
Au Nouveau-Brunswick, Emma a l’occasion d’étudier en français, comme elle l’a toujours fait. La jeune insulaire a fait toute sa scolarité à l’École-sur-Mer, à Summerside, de la garderie jusqu’à la douzième année. « Ma mère est acadienne. Elle ne parle pas le français mais peut le comprendre. Et dans sa famille, il y a beaucoup de mes cousins qui ont appris le français à l’école. Elle aimait beaucoup l’idée qu’on pourrait avoir l’option d’être bilingue et que cela pourrait nous aider dans le futur », explique-t-elle.
Cette maîtrise du français permet à Emma d’être à l’aise dans sa vie privée, où elle peut communiquer aussi bien avec ses amis francophones qu’anglophones, mais aussi dans la sphère professionnelle, où elle s’est rapidement rendue compte qu’être bilingue est un véritable atout. «Lors de mon expérience à l’hôpital, on a reçu un patient de Québec qui ne parlait pas anglais, mais seulement français. Et j’étais la seule dans ce domaine à parler français, alors j’étais avec lui pendant trois journées et l’ICU (Intensive care unit) a vraiment apprécié », raconte-t-elle. Plus généralement, Emma pense au confort des ses patients. « Leur parler dans leur langue, c’est leur permettre d’être plus confortables.»
Mais son attachement à la langue française va encore plus loin et puise sa source dans ses origines. « Je suis Acadienne, j’aime être Acadienne et j’aime garder mon français. Nous sommes une communauté assez petite pour l’Île-du-Prince-Édouard, mais pour nous c’est vraiment important de garder notre français et de le pratiquer », estime-t-elle.
Même si ses études lui laissent peu de temps de s’engager pour les autres, comme elle le faisait sur l’Île-du-Prince-Édouard en distribuant le déjeuner le matin à des enfants, Emma continue d’assouvir ses autres passions, comme la musique, la lecture et l’écriture. « J’écris en anglais et en français », conclut-elle.


